Il faudrait ajouter deux volets en ce qui concerne l'irrédentisme italien en Suisse:
1) La revendication géostratégique - ValaisSuivant le modèle historique français - la frontière de la Gaule est le Rhin - les ultra nationalistes italiens voulait une frontière stratégique sur la "chaîne médiane" des Alpes. Cela veut dire les frontières de l'Italie post 1919 (pré 1945) PLUS le Valais suisse. Tout cela, sans tenir aucunement compte de l'ethnie des habitants.
Ajoutons, donc, à la "Svizzera italiana" (Tessin et 4 vallées des Grisons), le Valais de langue français et allemand.
2) La revendication linguistique - GrisonsPour les nationalistes italiens, tous les parlers (ou langues régionales) d'origine latine de l'Italie géographique (c'est à dire plus ou moins l'Italie des anciens Romains) sont simplement des "dialectes" italiens. (En réalité, la langue littéraire italienne elle-même n'était à l'origine qu'un simple "dialecte" (le florentin), tout comme le francien et le castillan).
Donc, il existe, en Suisse et en Italie, entre les parlers romans et les parlers haut allemands, une série de parlers "rhéto-romans", qui ont des forts traits "gallo-romans" (français, francoprovençal, occitan) (par ex. le pluriel en "s"), mais qu'ils partagent en partie avec les autres parlers "gallo-italiens" de l'Italie du Nord.
Historiquement, les "rhéto-romans" étaient considérés par les germanophones comme simplement des "Welschen" (= romans, littéralement "Celtes"), exactement comme leur voisins lombards, vénitiens, etc.
Le problème politique du rhéto-roman est né avec l'indépendance de l'Italie (1860), qui était vue par l'Autriche comme la grande ennemie.
Donc, en s'appuyant sur les études du linguiste G.I. Ascoli, les autrichiens ont reconnu l'existence d'une langue romane indépendante: le rhéto-roman. Toutefois, les parlers rhéto-romans sont très différenciés, au point qu'aujourd'hui les linguistes les considèrent 3 langues indépendantes: le Romanche en Suisse, le Ladin et le Frioulan en Suisse, cf. Wikipédia pour les détails.
Entre temps, les rhéto-romans suisses ont pris conscience de n'être pas ni italiens ni allemands: "Ni Italians, ni Tudais-chs, Rumantschs vulains restar".
Evidemment, le régime fasciste italien épousait les thèses nationalistes et cela a amené, en 1938, à la reconnaissance du Romanche comme 4ème langue nationale par la Suisse. Plus récemment, on a développé en Suisse une langue unitaire "artificielle" - le "Rumansch Grischun" - comme quatrième langue officielle.
Ajoutons, donc, à la "Svizzera italiana" (Tessin et 4 vallées des Grisons), le reste des Grisons de langue romanche-allemand.
Cela aurait incorporé en Italie, le village de la très italienne Heidi (Maienfeld).
Cordialement